Violence policière, il est encore temps de choisir son camp…

Face aux politiques répressives de maintien de l’ordre notre organisation a choisi de s’adresser aux policiers pour les alerter sur la facture qui existe entre eux et la population. Vous trouverez notre appel ci-dessous.

Il n’est pas encore trop tard …

Ce message s’adresse à vous, policiers, qui chaque jour vous éloignez un peu plus du peuple que vous êtes censé protéger.

Alors que la France est traversée par un mouvement social d’une rare dureté afin de sauver ce qui fonde notre modèle d’organisation, à savoir la solidarité intergénérationnelle et la justice sociale, le gouvernement vous utilise pour nous réprimer durement.

Les images, les vidéos, les témoignages se multiplient dévoilant un peu plus chaque jour la sauvagerie dont certains peuvent faire preuve face aux manifestants et grévistes. Travailleurs, lycéens, étudiants, gilets jaunes, militants syndicaux et politiques…Personne n’est épargné !!! Même les pompiers et les personnels hospitaliers !!! Vous qui vous plaignez d’être honni par le peuple alors que vous avez le sentiment, parfois justifié, de le protéger, vous osez frapper des pompiers et des soignants!!! Croyez-vous que leur demande de reconnaissance de pénibilité soit moins légitime que la vôtre, eux qui chaque jour nous sauvent et nous assistent.

Pensez-vous que la protection des intérêts de quelques-uns, sous couvert de maintenir « l’ordre », puissent justifier tout cela ? Et d’ailleurs quel ordre ? Un ordre où une poignée de nantis écrase l’immense majorité d’un peuple pour assouvir leur soif de richesse. Voilà l’ordre que vous protégez !!!! Et cessez de vous leurrer, votre tour viendra si nous devons céder.

Regardez pour ce qui nous intéresse en ce moment, la retraite. Vos syndicats suspendent votre mouvement de « grogne » car le ministre de l’intérieur leur a donné de soi-disant garanties. Mais relisez donc le courrier qui vous a été adressé. Derrière le charabia technocratique auquel nous sommes désormais habitués, voyez bien que vous êtes aussi attaqués et que vos pensions baisseront comme pour le reste des salariés. Allez-vous accepter cela comme vous avez accepté le paiement de vos heures supplémentaire à un taux à peine supérieur au SMIC ?

Mais vous qui êtes des mères, des pères, des frères, des sœurs…Qu’allez-vous expliquer à vos familles lorsque tout nous aura été retiré et qu’eux aussi seront touchés ? Que vous avez fait cela pour maintenir « l’ordre » ? Que vous avez fait cela car c’est le « job » et qu’on vous en a donnez instruction ? La police française n’aurait-elle rien appris où serait-elle si durement touché par une maladie neurodégénérative pour ne pas avoir tiré les leçons de l’histoire ?

L’heure est donc au choix pendant qu’il est encore tant. Soit vous décidez de basculer définitivement du côté des puissants et de protéger leurs intérêts, y compris au détriment des vôtres, mais il faudra alors en accepter les conséquences quant à la perception que le peuple aura de vous, soit vous décidez de lever vos visières, d’ouvrir vos yeux et rejoignez le camp qui au final devrait être naturellement le vôtre, celui des salariés contraint de vendre leur force de travail pour subsistez.

Salarié du ministère de l’intérieur comme vous, nous connaissons le poids de l’institution, les intimidations managériales, les difficultés du quotidien. Si un autre choix est possible, il ne peut être que collectif et porté par des syndicats qui défendent réellement vos intérêts dans un cadre général et pas simplement à travers un prisme corporatiste comme cela est malheureusement le cas actuellement.

Croyez-vous vraiment que le choix fait par vos syndicats majoritaires de suspendre « votre mouvement » pour de vagues engagements vous fait honneur ? Quelle image à la population de la police lorsqu’en pleine mobilisation des gilets jaunes vos syndicats majoritaires ont été négocié de vagues indemnités, et qu’aujourd’hui ils font le choix d’accompagner la répression au motif que votre système de retraite serait préservé ? Est-ce là la conception que vous avez du « vivre ensemble » et de votre rôle de service à la population, même population qui vous finance par l’impôt au passage ?

Alors peut-être est-il trop tard. D’aucuns le disent. Mais pour échanger avec beaucoup de collègues, et le mal-être dans la police semble nous donner raison, certains d’entre vous s’interrogent sur ce qu’est devenu l’institution policière et la perte de sens dans les missions qui vous sont confiés. C’est sur cette base que le contexte actuel et la facture grandissante entre ceux qui croient parler au nom du peuple et ce dernier doit interroger les policiers et permettre une autocritique et un changement de paradigme syndical. Il y a une vie après la cogestion et la servilité.

 Ferez-vous ce choix pour vous organiser afin de rejoindre et servir le peuple et non ses oppresseurs ? C’est vous qui détenez la réponse…

 

 

 

 

 

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