Face à l’inflation, la vie chère et la baisse du revenu réel des salariés, seule la lutte paiera !!!

Face à la situation sociale et économique, seule la lutte, à l’instar du mouvement en cours en Grande-Bretagne, permettra de gagner les augmentations légitimes et nécessaires de salaire.

Si l’été a pu confirmer le caractère dévastateur du réchauffement climatique, la rentrée quant à elle est placée sous le signe du maître mot de l’inflation. Et ce n’est pas la promulgation le 16 août dernier de la « loi portant mesures d’urgences pour la protection du pouvoir d’achat »  qui permettra d’enrayer une inflation annoncée sur 12 mois grimpant à 7% au mois de septembre. Nous avions déjà eu l’occasion de rendre compte ici de la ridicule augmentation du point d’indice de la fonction publique, (3,5%), comme de celle des pensions de retraite et des minima sociaux de 4%, très en deçà du niveau d’inflation de 6,1% enregistrés en juillet. Et que dire de la reconduction du principe fallacieux  des primes, subordonnées au bon vouloir des employeurs et exonérées d’imposition et de cotisations sociales  jusqu’en fin 2023, si ce n’est qu’il faut y voir la marque du déni complet que le gouvernement affiche à l’égard des salaires.  Or, si il existe une tendance de fond constatée par l’OCDE c’est l’effondrement du niveau de vie réel de nos concitoyens, avec une baisse de 1,9% . Ainsi en dépit de la modération apparente dont se targue l’exécutif, l’inflation a déjà grignoté la majeure partie de l’augmentation du revenu réel enregistré depuis la crise sanitaire et ce, en raison de la faiblesse des salaires nominaux. Ainsi la section statistique du ministère du travail, la Dares a souligné la chute lors du premier trimestre du salaire réel de 2,1%. Ce sont donc bien les salariés qui ont subi de plein fouet le choc de répartition, face à l’inflation.  Pourtant le gouvernement affiche un total désintérêt à l’égard de la question salariale, comme en témoignent les assertions lénifiantes de Le Maire se contenant de « demander » aux entreprises d’augmenter les salaires « lorsqu’elles le peuvent ». Cela revient donc confier la clé de la répartition au capital qui considérera évidemment les salaires comme devant être les derniers servis.

Pourtant, il existerait une possibilité d’éviter cet écueil en restaurant l’indexation de tous les salaires sur les hausses des  prix constatées dans l’économie, (échelle mobile ses salaires qui a prévalu de 1952 à 1982 en France), à l’instar de la Belgique où les revenus réels ont augmenté de 3,6%.

Pour faire face à cette violente chute du revenu réel et l’enrayer, chacune et chacun comprendra que seule la mobilisation de notre camp social permettra de mettre en échec cette politique de classe qui voit de surcroît les dividendes connaître une envolée obscène. Si les superprofits des grands groupes cotés, autrement dit des donneurs d’ordre augmentent et que les salaires réels reculent, on comprend bien que la répartition du coût de ladite inflation se fait au bénéfice du capital et au détriment du travail.

Face à cette évidence, l’exécutif a l’outrecuidance d’invoquer le spectre de la boucle prix /salaires, là où il conviendrait de pointer la boucle prix/profits. Pire, les banques centrales, dans ce moment critique, renouent avec leurs vieilles obsessions monétaristes en prétendant casser une demande pourtant en érosion, par la hausse des taux pouvant conduire à une récession et/où à de nouvelles turbulences financières.

Ni le parallèle avec les crises précédentes du capitalisme, ni la seule évocation de la guerre en Ukraine qui certes a contribué à l’exacerbation de la tendance inflationniste ne suffisent à comprendre la nature de la crise présente. D’abord il convient de prendre la mesure du ralentissement vertigineux des gains de productivité qui obère les profits depuis le milieu des années 60 entraînant les phénomènes de délocalisation et les stratégies dites de modération salariale ainsi qu’une financiarisation accrue où les profits se réalisent en contournant le travail productif. Or l’ensemble des stratégies mises en œuvres tout au long du dévastateur cycle néolibéral, sont arrivées à épuisement. Et la reprise de l’emploi, après la phase la plus aiguë de la pandémie a été plus forte que celle de la croissance entraînant des effets de rente, autrement dit des augmentations de prix en contexte oligopolistique. Telle est la matrice de la poussée inflationniste actuelle. Face à cette crise multidimensionnelle où toutes les béquilles d’ajustement semblent fragilisées, alors que la situation climatique et plus globalement l’enjeu écologique incitent à une rupture radicale dans un délai contraint, il est temps que le mouvement social reprenne la main. pour s’affranchir de cette loi mortifère de la valeur et de la marchandisation du monde.

Dès à présent à l’instar des travailleuses et des travailleurs du Royaume Uni qui montrent l’exemple par une combativité  qui va croissant, le mouvement social de celles et ceux du privé comme du public doit d’abord apporter un coup d’arrêt à l’offensive antisociale d’une Macronie en position fragile, qu’il s’agisse des projets concernant l’assurance chômage, des « bénéficiaires » du RSA ou de l’avenir de notre système de retraites.

Mais surtout, il s’agit pour notre camp social de reprendre l’initiative contre la vie chère, pour une revalorisation substantielle du point d’indice et le redéploiement des services publics,  comme de l’augmentation de l’ensemble des salaires et des minimas sociaux et de la restauration de l’échelle mobile des salaires.

Dès à présent, nous devrons faire de la journée du 29 septembre une première étape pour instaurer un véritable rapport de forces et étendre la mobilisation.

Le syndicat CGT de la Préfecture de Police entend saisir l’opportunité des élections professionnelles pour informer et inciter les agents d la Préfecture de Police à prendre toute leur leur place au sein d’une mobilisation qui seule peut permettre d’enrayer les menées antisociales de ce gouvernement et de redonner espoir et combativité au monde du travail. Seul un puissant mouvement social sera garant des avancées dont notre camp social a besoin.

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