Après le 5 octobre
un seul horizon : la défense du monde du travail et l’extension de ses droits
La mobilisation interprofessionnelle du 5 octobre a rassemblé 160 000 personnes, sur l’ensemble du territoire.
C’est une première étape indispensable pour permettre au monde du travail de faire entendre sa voix, dans un contexte de rentrée marquée par une poussée inflationniste consacrée par la hausse des prix, alors que le point d’indice demeure désespérément gelé et que la rémunération du facteur travail stagne ou baisse dans le public comme dans le privé.
C’est sans surprise que dans le même temps on observera que les revenus du capital continuent de s’envoler, nullement affectés par ralentissement de l’activité économique lié à la crise sanitaire, à la différence des salariés qui voient leur pouvoir d’achat s’éroder.
Et que dire de la manière erratique dont ce gouvernement voué aux intérêts des possédants aura conduit la gestion de la crise sanitaire ! L’impéritie en aura été le maître mot, y compris dans une campagne de vaccination, qui pour nécessaire qu’elle soit s’est résumée à la mise en place du dispositif de passe sanitaire, rempli d’incohérences et incapable de faire prévaloir le principe d’égalité en matière de protection et d’accès au système de santé.
A l’évidence, pour faire diversion et entourer d’un voile opaque la question sociale, rien de tel qu’un bonimenteur de foire, à l’instar d’un Zemmour pour mettre les obsessions identitaires et xénophobes en matière d’immigration de cet énergumène fielleux au centre du débat, en lieu et place des attentes quotidiennes des salariés.
Cette ambiance délétère qui s’installe après la longue séquence covidienne et le lot d’angoisses et de souffrance qu’elle a charriées n’a pourtant rien d’inéluctable.
Et c’est aussi vrai au sein des administrations parisiennes de la Préfecture de Police que dans le reste de la société.
Alors que l’exécutif s’emploie à préparer la sortie de crise sanitaire au bénéfice des actionnaires et des prédateurs, en s’attaquant dès à présent à l’assurance chômage et programme de nouvelles attaques contre les conquêtes sociales, à l’instar de la sécurité sociale et du système de retraite de répartition, il convient d’inverser la spirale mortifère où souhaite nous enliser la classe dominante, à travers les 50 nuances d’horreur qui se donneront à voir durant la campagne présidentielle, du bleu nuit des néolibéraux au brun intégral d’une extrême droite en roue libre.
Et que dire du détricotage de nos services publics et du démantèlement progressif du statut de la fonction publique sur lesquels s’accordent tous les tenants du modèle néolibéral, en voie de mutation vers une version toujours plus autoritaire et dangereuse tant pour les intérêts du monde du travail, que pour les libertés fondamentales, individuelles et collectives.
Pour ce qui nous concerne, c’est jour après jour, en étant au plus près des agents, attentifs au quotidien de leur condition et lucides quant à la signification des changements à marche forcée qui s’annoncent, ici au nom de la dématérialisation, ou là sous le signe des « réorganisations » de périmètre que nous œuvrerons à restaurer un rapport de forces favorable à notre camp social.
C’est aussi hélas chaque jour, qu’il nous faut combattre les dérives d’un management brutal, source de la souffrance morale et psychique affectant nombre de collègues, qui va s’exacerbant comme en témoigne dangereusement les indicateurs en matière de risques psychosociaux.
Au surplus, outre la montée du chômage de masse, la dégradation des conditions de travail s’est accentuée tout au long de la crise sanitaire, et au sortir de celle-ci ce sont l’ensemble des organisations du travail qui sont mises sous tension.
Ne rien laisser passer et instaurer les niveaux de rapports de force requis tant par la situation sociale d’ensemble que celle qui est propre aux environnements de travail de la Préfecture de Police.
Telle sera notre feuille de route ici, maintenant, pendant et après cette incertaine campagne électorale, en nous concentrant sur les véritables enjeux qui concernent la vie des salariés, la défense et l’extension de leurs droits.
Tel est le genre de promesses qu’une organisation syndicale comme la nôtre, riche d’une expérience concrète forgée dans la vie quotidienne des services s’emploiera, quant à elle, à tenir !