Un certain nombre de collègues nous interrogent sur les raisons de notre absence lors des cérémonies du 19 août visant à commémorer le soulèvement de la Préfecture de Police lors de la libération de Paris et les 167 policiers morts morts durant cet événement. Retour sur nos motifs…
Bien entendu notre organisation syndicale ne nie pas le sacrifice des 167 policiers qui ont donné leur vie pour participer pleinement au côté du peuple parisien à la défaite des nazis qui occupaient Paris pour se libérer du joug Allemand. Nous ne nions pas non plus le rôle de centaines de policiers qui ont participé activement à la résistance notamment en prévenant au péril de leur vie les familles susceptibles d’être arrêtées. Cependant, afin d’éviter que l’histoire soit un éternel recommencement, il convient de tirer TOUTES les leçons de l’histoire et non pas seulement celle plaisant aux ego patriotique.
Alors même que le rôle de la police nationale est de plus en plus décrier, à juste titre, en raison de son rôle répressif au service des puissants, il conviendrait de se souvenir que la police nationale avait déjà auparavant participé également aux bases œuvres des dirigeants les plus vils de notre nation.
Car oui, la police nationale durant l’occupation, puisque c’est ce que nous commémorons, ce sont aussi des milliers d’arrestations de juifs, de résistants communistes, syndicalistes, livrés aux nazis et dont personnes ne pouvaient méconnaître le sort funeste qui les attendaient ensuite. C’est bien évidemment « la rafle du vel d’hiv » et ses 13 152 arrestations dont 4115 enfants dont la plupart ont ensuite été exterminés dans les camps de concentration, dépassant ainsi la « commande » faite par les dirigeants nazis. Pour en savoir plus nous vous renvoyons à cet article de geo sur le rôle de la police durant cette période.
Il ne s’agit nullement pour nous de polémiquer. Cependant, le devoir de mémoire n’est pas pour nous un vain mot. Alors même que l’organisation syndicale dont nous sommes membres conteste de plus en plus vivement l’usage fait par le pouvoir des forces de police, comment pourrions-nous nous tenir au côté d’un ministre et d’un Préfet de Police dont la mémoire « sélective » et le rôle actif dans la répression des mouvements populaires que nous traversons n’est plus à démontrer durant une telle cérémonie?
Alors non, nous ne participerons toujours pas à cette « union sacrée ». Pour autant, syndicat historique de la Préfecture de Police, membre d’une organisation dont les aïeux ont payé un lourd tribu pour la libération de la France à travers son rôle dans la résistance française, notre place sera le 26 août prochain au côté de nos camarades pour commémorer la libération de la bourse du travail de Paris. Nous aurons bien évidemment une pensée pour les policiers qui ont participé à la lutte des peuples contre le monstre nazi. C’est le sens de notre présence au côté de ceux qui portent la mémoire des forces progressistes ayant bouté l’occupant hors de France.
A la CGT Préfecture de Police, nous n’avons pas la mémoire sélective…A bon entendeur !!!!