Suite au constat fait des manquements autour du chantier de Notre-Dame et à sa fermeture par décision du Préfet de la Région Ile-de-France, un collectif d’associations et de syndicats à décider d’organiser un point presse sur le parvis de Notre-Dame ce lundi 5 août afin d’alerter sur le risque de contamination au plomb. Notre organisation est partie prenante dans cette initiative.
Ce n’est maintenant plus un secret pour personnes, l’incendie de Notre-Dame a provoqué une importante pollution dans son entourage immédiat avec plus de 400 tonnes de plomb « partis en fumée ».
Alors que Mairie de Paris et Agence régionale de Santé se voulait rassurant, l’arrêt du chantier sur décision du Préfet de région a relancé la polémique.
Pour le collectif, c’est bien la sécurité des habitants et des salariés qui doit primer. C’est pourquoi nous exigeons la mise en place d’un véritable suivi pour les populations exposées, le confinement du chantier pour éviter toute aggravation de la situation et enfin la transparence sur les résultats d’analyse.
Vous trouverez ci-dessous le communiqué de presse préparé pour l’occasion.
« Avant la reprise du chantier Notre-Dame, un collectif de syndicats CGT et d’associations demande le confinement total du site et la création, à l’Hôtel-Dieu, d’un centre de suivi pour toutes les personnes exposées.
Une conférence de presse animée par les syndicats CGT et associations aura lieu lundi 5 août 2019, à 11H place du parvis de Notre Dame à Paris.
Après un rapport de l’inspection du travail et trois mois d’alertes successives – tant de la part des médias, que des associations et syndicats, confrontés à l’inquiétude des agents de nettoyage, des travailleurs du chantier, de tous ceux/celles dont l’activité est proche du site, des riverains, commerçants, familles, etc… – le préfet de région a suspendu le chantier pour cause de pollution au plomb. Nous savons maintenant que celle-ci ne concerne pas seulement le site de Notre-Dame mais les quartiers situés à proximité. Le non-confinement du chantier entraîne en outre, inéluctablement, le ré-envol des poussières présentes sur tout l’édifice et sur le parvis, bien au-delà des limites du chantier, ces poussières venant s’ajouter à la contamination initiale.
Refusant toute polémique concernant les seuils avancés par l’administration, nous tenons à rappeler que le plomb – neurotoxique, reprotoxique, cancérogène et toxique cardio-vasculaire – est dangereux quel que soit le niveau d’exposition. Les seuils réglementaires sont des valeurs de gestion du risque. Il s’agit de seuils d’intervention visant à déterminer les actions nécessaires pour faire cesser la contamination, non pour laisser les personnes exposées.
Nous considérons que la gravité de la situation exige des mesures à la hauteur des menaces qui pèsent sur tous ceux/celles qui, depuis plus de trois mois, vivent et travaillent en permanence dans les lieux contaminés. Il faut arrêter la dissémination de cette pollution toxique et l’exposition possible de tous ceux/celles qui vivent, travaillent, circulent dans les arrondissements touchés.
Le chantier doit être confiné dans sa globalité, comme le prévoit le code du Travail pour tous travaux impliquant les risques Cancérogènes, Mutagènes et Reprotoxiques (CMR).
Une cartographie rigoureuse de la pollution au plomb, telle que, les uns et les autres, nous la demandons depuis le mois d’avril, doit être faite et actualisée à intervalles réguliers, les résultats devant être rendus publics.
Enfin, nous demandons la création, à l’Hôtel Dieu, d’un centre, non pas seulement de dépistage, mais aussi de suivi pour toutes les personnes exposées – pompiers, travailleurs, riverains, etc… – et pas seulement les enfants de moins de 7 ans et les femmes enceintes, même si une attention particulière doit les concerner. L’objectif est celui d’un suivi clinique, psychologique et social, qui devra s’inscrire dans la durée compte tenu des délais d’apparition des différents troubles associés à l’intoxication au plomb.
Nous refusons, d’emblée, qu’un prétexte de « coût » nous soit opposé. La reconstruction de Notre-Dame implique, en premier lieu, le respect de la vie et de la santé. Ce qui n’a pas été le cas jusqu’à présent. »
Version pdf disponible ici :CP CGT AFVS Asso HP def2[160358]