Le 8 mars est devenu la journée internationale des droits des femmes. Discriminées dans le monde du travail, victime trop souvent de violences sexuelles, harcèlement tant dans le travail que dans le privée, cette journée est une nouvelle occasion de réfléchir à la situation des femmes dans notre société et de travailler à l’égalité. Mais ce combat doit devenir notre combat quotidien et pas simplement un appel incantatoire une fois l’année…
Plutôt que de grands discours, retrouvez le témoignage et les réflexions de notre camarade Andréïa, secrétaire générale adjointe du syndicat :
Le 8 Mars, journée de l’égalité professionnelle Femmes/Hommes.
Bonjour mes chers camarades,
Mon nom est Andreia, j’ai actuellement 27 ans et je souhaiterai vous faire part de mon ressenti en tant que femme, fonctionnaire, militante et secrétaire générale adjointe de la CGT Préfecture de Police de Paris.
Recrutée en tant que contractuelle dans la fonction publique, je pensais effectuée mon année de stage tranquillement avant de pouvoir être titularisée.
J’ai vite compris qu’être une jeune femme avec une situation professionnelle précaire allait vite m’attirer des ennuis…
Je me suis retrouvée à la merci d’un encadrant de sexe masculin qui exerçait un harcèlement quotidien à mon égard.
Bien que femme de caractère, j’ai compris que rejoindre la CGT dans le milieu professionnelle actuel me permettrait de mieux me défendre dans un cadre collectif.
Victime de propos sexistes et sous pression pour ma titularisation, j’ai donc intégré la CGT dans le but de dénoncer et faire cesser ce genre de pratiques dégradantes, humiliantes et révoltantes.
Je conseille à toutes les femmes victimes de toutes formes de harcèlement de rejoindre la CGT.
Mais tout n’est pas rose à la CGT, notamment dans le harcèlement sexuel.
Etre une jeune femme militante à la CGT n’est pas de tout repos… car les propos sexistes et déplacés de certains militants hommes posent de sérieux problèmes dans nos rangs.
Il n’est pas acceptable de subir ce genre de comportement au sein de notre CGT , et pourtant je suis régulièrement confrontée ,comme d’autres femmes militantes, à la lourdeur de certains camarades !
Je combats au quotidien le harcèlement sexuel d’hommes qui occupent des postes à hautes responsabilités dans le cadre professionnelle, ce n’est donc pas pour le subir lors de rassemblements CGT , manifestations ou autres moments de militantismes…
Je suis une femme et non un objet sexuel et si à l’avenir je dois encore être confrontée à cela, ma réaction sera sans appel : « ma main dans ta tronche » !!!
Je constate que la CGT ne cesse de nous vendre l’égalité femmes / hommes mais au sein de notre structure n’ y a t-il pas de problème en interne concernant le rôle des femmes à la CGT ? Je me pose fortement la question …
Pourquoi la CGT ne connaît que des hommes en tant que secrétaire général ?
Pourquoi au niveau confédéral, les postes à responsabilités sont essentiellement occupés par des hommes ?
On ne cesse de nous rabâcher que les femmes et les jeunes doivent avoir une place plus importante au sein de notre organisation syndicale, mais pourquoi on nous refuse les postes à hautes responsabilités ?
La CGT semble parfois approuver l’expression « soit belle et tais toi ».
La CGT et notre secrétaire général ne devrait ils pas montrer l’exemple ?
Les femmes et les jeunes (militantes) doivent elles systématiquement être relayées au second plan ?
Alors comment s’investir d’avantage quand on me fait comprendre que ma parole n’a pas la même valeur que celle des vieux « dinosaures » en poste à la Confédération depuis des siècles ?
Comment faire la lutte des classes alors qu’en interne nous vivons la lutte des places ? Je m’interroge…
Nous devons protéger nos jeunes militantes qui sont l’avenir de la CGT !
Sans femmes et sans jeunesse la CGT diminuera en nombre d’adhérents dans 10 ans !
N’oublions pas que nous sommes la relève car actuellement l’âge moyen des militants est de 47 ans et dans une petite décénie les ¾ seront des camarades retraités .
C’est aujourd’hui que ce dessine la CGT de demain et nous ne devons pas relâcher nos efforts .
Je m’adresse à toi camarade féminine, viens nous rejoindre afin de porter nos revendications et combattre ensemble les différentes formes de harcèlements…
C’est ensemble qu’on fera évoluer les mentalités !
La figure de la CGT de demain, j’en suis persuadée, sera celle de la femme , et pourquoi ne serait-elle pas la tienne ????
Vive les femmes à la CGT !!!
Andreia RIO ANDRE MENDES
Secrétaire générale adjointe CGT Préfecture de Police de Paris