Notre syndicat est intervenu dès samedi 14 novembre pour protester contre la demande faite aux ASP de reprendre leur activité contraventionnelle dès le lendemain des attentats du 13 novembre. Vous trouverez ci-joint la déclaration faites par notre syndicat au comité technique de la Préfecture de Police du 18 novembre.
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les directeurs,
La CGT Préfecture de Police souhaite tout d’abord faire part de sa profonde émotion face aux attentats qui ont touché la population parisienne ce vendredi 13 novembre. Ces attaques monstrueuses perpétrées contre des personnes innocentes ne peuvent en rien être excusées et nécessitent une réponse ferme et rapide de notre gouvernement dans le respect des valeurs qui fondent depuis toujours notre République.
Nous souhaitons également saluer le rôle de la police nationale et de l’ensemble des services publics qui se sont mobilisés dans cette terrible épreuve. Ensemble ils ont permis que le bilan déjà désastreux des victimes ne vienne à grossir.
Cependant, notre syndicat souhaite également faire part de sa consternation et de sa colère quant au fait que la DSPAP ait exigé dès le samedi 14 novembre 9h30 que nos collègues agents de surveillance de Paris retournent sur la voie publique pour effectuer leur mission de verbalisation et d’enlèvement.
Quel manque d’humanité et de discernement, et cela à double titre.
Tout d’abord vis-à-vis de nos collègues ASP. Alors même qu’aucune certitude n’était établi quant à l’absence de terroristes en cavale sur l’agglomération parisienne, que des appels sur les ondes signalaient la recherche de véhicules potentiellement piégés, le principe de précaution voulait simplement qu’on ne les envoie pas sur la voie publique munis de leurs gilets pare-balle légers !!!! Le bon sens semblait avoir primé en début de matinée, les effectifs ayant été maintenus en vigie. Pourquoi ce revirement incompréhensible ?
Certains collègues se sont proposés spontanément, y compris le vendredi soir, d’aller aider les forces de police alors même que dans la police nationale, seuls les effectifs équipés de gilets lourds étaient autorisés à rejoindre les lieux des attentats. Preuve s’il en est de l’implication et de l’engagement des ASP. Mais en tant qu’employeur, la Préfecture de Police et la DSPAP plus particulièrement ont le devoir de protéger leurs salariés sur leur lieu de travail. Ce principe a été respecté le vendredi mais par la suite…
Maintenant d’un point de vue citoyen. Alors même que la Mairie de Paris et la Préfecture de Police recommandaient à tous de ne pas sortir, comment comprendre ce soudain élan de la DSPAP à vouloir verbaliser et faire enlever les véhicules de personnes recluses chez elles et au milieu d’une cité et d’une population sous le choc ? Qu’on nous explique ? Peut être que la mission de verbalisation est essentielle à la sûreté des parisiens, peut être même de la sûreté nationale ? Dans ce cadre, la Préfecture va certainement nous annoncer dès aujourd’hui le recrutement massif d’ASP, en commençant par ceux du concours de 2012, comme cela va être fait pour renforcer les effectifs de police nationale et de gendarmerie.
Pour nous de prime abord il s’agissait de ne pas faire fléchir l’activité contraventionnelle déjà perturbée par les attentats de janvier… où sinon qu’on nous explique. Cette situation est indécente. Même les grandes enseignes mercantiles, elles qui ont fait de l’argent leur motivation première ont préféré fermer le samedi. Alors que nous service public, chargé de la sécurité des parisiens, non !!! On verbalise et on continue d’encaisser PV et frais de restitution.
Alors même qu’en tant que secrétaire du CHSCT j’ai alerté dès le samedi sur la situation que je viens de décrire, que multipliant les coups de fils j’ai fini par avoir un cadre de permanence au cabinet, nous n’avons actuellement obtenu aucune réponse. Nous avons fini par apprendre qu’une réunion aura lieu demain après midi avec la DSPAP.
Sans attendre le CHSCT du 18 décembre prochain, nous vous demandons de réunir au plus vite l’ensemble des représentants du personnel afin de nous informer des différentes mesures de sécurité prises en faveur de l’ensemble des personnels que nous représentons. Leurs attentes sont fortes.
Vous retrouverez également l’interview du secrétaire du CHSCT au lendemain des attentats sur ce lien : cliquez ici